FREN-GA 2390: Géographies de la renaissance (NYU, Fall 2014)
Dans ce cours il s’agira d’explorer les multiples géographies de la Renaissance en donnant à ce mot (géographie) son sens pleinement étymologique. Cette « science » (ou peut-être cet art) étant précisément une « écriture » (-graphie) du « monde » (géo-), une description de l’ici et de l’ailleurs, de la partie et du tout, une science (ou un art) proprement scriptural(e) voire littéraire, le sujet du présent cours peut se résumer en une question toute simple : comment les écrivains de la Renaissance écrivaient-ils leur monde ? Il suffit d’essayer de définir les deux mots clés avec exactitude (l’écriture / le monde) pour comprendre l’intérêt et l’ample difficulté du problème ainsi posé. Une telle approche de la littérature du XVIe siècle s’impose par ailleurs pour certaines raisons historiques précises, parmi lesquelles il faut surtout citer la toute récente « découverte » de l’Amérique (une rupture épistémologique de taille puisqu’elle remet en question l’autorité biblique), la redécouverte de la Géographie de Ptolémée (ouvrant de nouvelles possibilités en matière d’écriture du monde) et l’invention de l’imprimerie (qui contribua au développement de nouvelles « sensibilités » spatiales). Tout à coup, l’écoumène (l’espace habitable de la Terre) coïncida avec l’étendue de notre « globe » et la façon dont chacun imaginait sa « place » par rapport au Tout (aux autres lieux, à l’histoire de l’humanité, etc.) se renouvela. La Renaissance dut ainsi faire face à différents réaménagements scientifiques et, comme nous le verrons, la littérature participa pleinement de ce processus. Notre parcours se devra d’être plurigénérique (poésie lyrique, poésie épique, tragédie, roman, essai) et interdisciplinaire. Aux textes littéraires s’ajouteront des lectures secondaires de type critique, historique et théorique.